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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 15:57

 

1410141457 EMMANUEL MACRON LES ECHOSEMMANUEL MACRON AUX « ECHOS » : « QUI PEUT PENSER QU'ON PEUT CONTINUER A EXERCER UNE PROFESSION DONT LES REGLES D'INSTALLATION RELEVENT DE LOUIS XVIII ? »

Un correspondant nous signale cette intéressante interview d'Emmanuel Macron aux Echos en date d'hier.

Extraits :

« LA REPONSE D'EMMANUEL MACRON AUX PROFESSIONS JURIDIQUES

Dans une interview aux Echos, le ministre de l'économie Emmanuel Macron évoque la réforme des professions réglementées (avocats, huissiers, notaires …).

« On trouvera un accord », assure Emmanuel Macron à propos des points de divergences entre le gouvernement et les représentants des avocats, en rapport au projet de loi pour l'activité et la croissance qu'il défend. Le ministre de l'économie cite deux points de blocage avec la profession, la postulation territoriale (c'est-à-dire l'obligation de prendre un avocat du barreau local pour entamer une procédure civile devant le tribunal de grande instance) et le statut d'avocat en entreprise (un juriste qui aura passé 5 ans en entreprise pourrait demander le titre d'avocat en entreprise après un examen de déontologie : il n'aurait pas le droit de plaider mais jouirait du « privilège de confidentialité »).

En revanche, Emmanuel Macron est beaucoup plus dur avec les notaires :

Voici l'intégralité de sa réponse :

Vous avez beaucoup discuté avec les professions réglementées, mais elles restent arc-boutées contre la réforme …
« Avec les avocats, il y aura une discussion parlementaire sur les deux points de crispation que sont la postulation territoriale et l'avocat en entreprise. On trouvera un accord. Avec les huissiers, les relations se sont apaisées.

Concernant les notaires, le texte est équilibré : nous ne revenons pas sur l'acte authentique ni sur la libre installation régulée. Et sur les tarifs, notre approche se fait par la transparence en restant attaché à la péréquation.

Je souhaite que le notariat accepte le principe même des réformes. En 2009, ils s'étaient engagés eux-mêmes à créer des postes et des offices. Ils ne l'ont pas fait ! Parce que le système est tenu par ceux qui n'ont pas intérêt à ce que les choses bougent. Je suis prêt à revoir la copie sur des aspects techniques, mais pas à revenir au statu quo.

Qui peut penser qu'on peut continuer à exercer une profession dont les règles d'installation relèvent de Louis XVIII ? »

 

Le ministre de l'Economie apprécie donc très sévèrement l'attitude globale de rejet du projet de loi et les promesses non tenues des notaires.

Nous verrons bientôt quelles seront les conséquences, sur le projet de loi, de ce comportement irresponsable.

 

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commentaires

F
Et encore, les chiffres que vous annoncez me paraissent bien biaisés !<br /> <br /> Peut on seulement considérer un notaire salarié comme un notaire de plein exercice et le comptabiliser dans les effectifs? Ce statut n'a été imaginé que pour noyer la rémunération des titulaires<br /> dans une masse et permettre toujours plus une course à la rentabilité et à l'assistanat.<br /> Le notariat prétend vouloir assurer la sérénité d'un système juridique alors qu'il a lui même mis en place un système fermé à son unique profit. Si tel n'était pas le cas, alors pourquoi ne pas<br /> respecter les engagements pris, pourquoi ne pas accepter de faire des actes gratuits lorsqu'un contribuable n'a pas les moyens de payer des frais (tiens ceux la même qui dénoncent la<br /> marchandisation et l'économie libérale ne se font plus entendre). Pensons service public.<br /> <br /> Le problème du notariat est que chaque membre est un officier public servant une mission de service public quand ca l'arrange (droit européen) et un professionnel libéral, chef d'entreprise quand<br /> ca l'arrange (droit interne).<br /> Un jour ou l'autre il faudra préciser cela de manière claire et sans équivoque
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F
Ah oui, c'est vrai s'engager et ne pas tenir (sur l'augmentation du nombre des notaires notamment), quand on est un homme de loi, ce n'est pas si grave ! Ce n'est pas si terrible effectivement : il<br /> manque juste.... 2400 professionnels (soit plus du quart des effectifs promis) pour respecter l'engagement des instances et probablement plus de 4000 pour coller au marché (augmentation combinée<br /> des prix immobiliers et de la demande d'actes).<br /> Bref, tout ce qui arrive aujourd'hui au notariat est la conséquence directe de son immobilisme et de l'archaïsme du fonctionnement de ses instances représentatives.<br /> Les rapports s'empilent depuis plus de 50 ans pour le dénoncer. Le temps de l'action est venu. Le notariat a bénéficié d'un sursis d'un demi-siècle pour s'adapter. Cela n'a que trop duré !<br /> Vous pouvez cautionner le statu quo autant qu'il vous plaira, vous n'aurez pas gain de cause car la réforme est JUSTE.<br /> La loi passera sous une forme ou sous une autre, de nouveaux notaires s'installeront en masse et nos clients y gagneront un choix plus vaste parmi les praticiens, probablement plus de disponibilité<br /> de leur part et des conditions tarifaires plus favorables.
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T
ERRATUM : contentez-vous (c'est plus chic !)
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T
M. MACRON serait donc prêt à "trouver un accord" avec les 56.000 avocats de France... mais resterait intransigeant vis-à-vis des 9.600 notaires ? Mais quel courage politique, en effet !!!<br /> <br /> Et ceci au prétexte que les notaires devraient être 2.400 de plus... la belle affaire !!!<br /> <br /> Une fois de plus, qui décide aujourd'hui - et au moins depuis Louis XVIII !^^ - de créer ou de supprimer des études notariales en France ? Le Garde des Sceaux serait-il notaire par hasard ? Et on<br /> ne me l'aurait pas dit ?!<br /> <br /> En outre, savez-vous qu'il n'y a que 2 NOTAIRES DÉPUTÉS à l'Assemblée nationale... pour 34 AVOCATS ?<br /> <br /> Alors permettez-moi de m'écrier moi aussi : Oh oui, bravo Monsieur le Ministre ! Continuez à faire de la démagogie de caniveau, vous finirez à l'Elysée !<br /> <br /> Plus sérieusement : Oui à une augmentation raisonnée et progressive du nombre des notaires. Mais nul besoin de réformer pour cela : comptentez-vous de créer plus d'offices notariaux offerts au<br /> concours que vous ne le faites chaque année !!!<br /> <br /> Faire évoluer la profession, oui, mais pas n'importe comment !<br /> <br /> En attendant, toute CETTE MASCARADE et CE SIMULACRE DE DÉMOCRATIE... c'est vraiment pathétique !
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F
Bravo M. le Ministre,<br /> <br /> Cette profession est effectivement gérée par des lois et décrets qui datent d'une autre époque.<br /> <br /> Le temps de la réforme est venu.<br /> <br /> Enfin !
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T
@ NotaireAssistantauChômageetEnColere : Réservez-donc votre prochain vote si cela vous chante... car avec de pareils démocrates, VOTER N'A PLUS AUCUN SENS !!!<br /> <br /> Ceci dit très respectueusement à votre égard, d'autant plus que je peux sincèrement comprendre que ce message, pour démagogique qu'il puisse être, sonne agréablement à vos oreilles.<br /> <br /> @ Alessandro del Ponte : Et que dire de l'habeas corpus, si caractéristique du droit anglo-saxon ayant les faveurs de M. MACRON, qui remonte au... Moyen Âge, avant d'avoir été formalisé en 1679 !!!<br /> ;-)
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A
<br /> <br /> LE SENS DES MOTS : Emmanuel Macron, fin connaisseur de la langue française, emploie à dessein l'expression "relèvent de Louis XVIII". Il a ainsi stigmatisé avant tout la restauration monarchique,<br /> et donc le caractère si peu républicain, du statut des notaires et principalement le "droit de présentation". Les deux siècles écoulés depuis cette "restauration" apparaissent alors comme un<br /> élément secondaire de la formule employée.<br /> <br /> <br /> <br />
A
L'argument tarte à la crème de Macron...<br /> On peut lui répondre qu'une bonne partie du Code civil date du consulat... Et pourtant ces règles fonctionnent...et personne n'envisage de les refondre,<br /> On se revendique toujours de la declaration des droits de l'homme qui date dd 1789...<br /> Bref, argument sans aucune valeur, mais d'une très grande démagogie.. Il s'y connait en la matière.
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N
J'ai toujours été de droite, mais devant autant de volontarisme et de détermination, j'avoue que je réserve mon prochain vote. On verra ce qu'il ressort de tout ça.
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