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23 mai 2019 4 23 /05 /mai /2019 10:02
PREDICTICE AUTOMATISE LA RECHERCHE DE DONNÉES JURIDIQUES : "CROISER LES MATHÉMATIQUES ET LE DROIT" (Article Challenges)
PREDICTICE AUTOMATISE LA RECHERCHE DE DONNÉES JURIDIQUES : "CROISER LES MATHÉMATIQUES ET LE DROIT" (Article Challenges)

Challenges - Comment est née l’idée de Predictice

Louis Larret-Chahine - Du constat que les 60 000 avocats français et les 200 000 juristes passent un temps incroyable, non facturable, à chercher de l’information. Des millions de documents sont produits chaque mois sans être analysables à la main. L’idée a été d’appliquer des outils de traitement automatique du langage à ces big data.

Concrètement, que proposez-vous?

Notre moteur de recherche nouvelle génération permet de chercher facilement l’information juridique, et de s’orienter en fonction du sens, en demandant par exemple les décisions allant vers l’annulation du licenciement. Notre outil d’analyse, lui, calcule les chances de gagner un procès et les indemnités envisageables, selon la juridiction, le magistrat, le cabinet d’avocat.

Qui sont vos clients?

Une majorité des 100 plus gros cabinets d’avocats, comme Dentons ou Clifford Chance, les huit plus gros assureurs sur le marché français comme Axa ou Allianz, qui font face à des volumes de contentieux énormes, les directions juridiques de grosses entreprises comme Bouygues et, depuis peu, des petits cabinets d’avocats. Nous en avons 21 à Poitiers, plus de 100 à Toulouse.

A-t-il été facile de les convaincre?

Nous avons eu presque deux ans de traversée du désert. Quand nous avons dit à nos anciens maîtres de stages avocats et à nos professeurs que nous voulions croiser les mathématiques et le droit, il y a eu un rejet à peu près unanime, comme dans toutes les couches institutionnelles. Il a fallu évangéliser le marché.

Comment expliquez-vous la numérisation tardive du droit?

Comme le secteur médical, il est contraint par des règles, notamment déontologiques. Cependant, alors que le médecin a tiré profit de son environnement technologique, le droit a toujours ce code rouge avec du papier bible. Il manquait des données, les technologies de traitement automatique du langage naturel n’étaient pas assez matures et il y avait une réticence. Ces raisons sont en train de céder. Un autre facteur facilitant a été la loi pour une République numérique promulguée en 2016. Mais nous attendons toujours un décret d’application!

Quel est votre modèle économique?

Un abonnement de 189 euros HT par mois. Le chiffre d’affaires est de 70000 euros par mois (0,6% du marché). Nous sommes rentables depuis quatre mois.

Allez-vous lever des fonds?

Nous cherchons entre 2 et 3 millions d’euros, si possible avant l’été, pour continuer à creuser l’écart avec les autres, améliorer notre système de collecte et traitement des données, et accélérer.

Votre conseil aux entrepreneurs?

Trouver des associés complémentaires, investis, avec lesquels surmonter les problèmes mais aussi évoluer. Alexandre Chéronnet, passé par Sciences-Po, gère les opérations, et Thomas Baduel, ingénieur, a créé notre produit.

Quel est votre rêve de croissance?

Devenir un leader mondial. Grâce à Napoléon, notre système juridique ressemble à beaucoup d’autres. 

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