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Faits divers
«Non à la mafia !» : des personnalités corses dénoncent «l’emprise mafieuse» sur l’île
Selon eux, cette pétition peut inciter les Corses à parler et à dénoncer les pratiques mafieuses.
Par Le Parisien
Le 25 septembre 2019 à 17h27
« Continuer de se taire n'est pas responsable ». Une vingtaine de personnalités corses a lancé ce mercredi un appel pour dénoncer une « emprise mafieuse d'une intensité jamais atteinte dans l'histoire de l'île ».
Dans un communiqué, le collectif mené par Léo Battesti, ancien leader du FLNC (Front de libération national corse) et Vincent Carlotti, ex-secrétaire fédéral du PS de Haute-Corse et ancien maire d'Aléria, écrivent prendre « l'initiative d'inviter la population à une prise de conscience des menaces qui compromettent gravement les intérêts collectifs de notre société et singulièrement, ceux de notre jeunesse ».
Lucie Simeoni, mère du président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoniet veuve d' Edmond Simeoni, figure emblématique du mouvement autonomiste corse, le prix Goncourt Jérôme Ferrari, le chanteur du groupe polyphonique I Muvrini Jean-François Bernardini, l'universitaire Vannina Bernard-Leoni ou encore le chef d'entreprise de BTP Jean-Nicolas Antoniotti figurent parmi les 26 signataires de l'appel.
« Il faut que tous nos élus se ressaisissent »
« Il faut isoler culturellement ceux qui, par leurs méthodes barbares, détruisent impitoyablement les formidables potentiels de notre territoire », poursuit le collectif, assurant qu'il « exprimera clairement sa solidarité avec les victimes qui se taisent, le plus souvent parce qu'elles ont peur et qu'elles se savent isolées ».
Ces personnalités demandent par ailleurs « à tous les responsables politiques insulaires de s'engager, sans ambiguïté » : « Il faut que tous nos élus se ressaisissent, s'expriment et se préservent de tous les lobbys mafieux ».
« Je me sens coresponsable aujourd'hui d'une évolution politique de la Corse. Nous avons entretenu avec la création du Front (du FLNC, NDLR) des illusions de solutions politico-militaires alors que c'était une erreur colossale. Nous avons été, à notre façon, un clan armé. Nous avons agrégé autour de nous, joué sur le mythe, ce qui était très facile », reconnaît Léo Battesti dans un entretien accordé à Corse-Matin.
« Trop de gens pensent que la Corse est condamnée au silence définitif »
« Ce qui est essentiel, c'est la parole et les idées, trop de gens pensent que la Corse est condamnée au silence définitif. Quand les citoyens insulaires vont entendre les personnes respectées que sont celles du collectif s'exprimer, ils vont se poser des questions, peut-être même être enclins à parler. Et la parole va tout changer », ajoute-t-il aussi.
L'Assemblée de Corse, qui doit se réunir en session jeudi et vendredi, devrait s'emparer du sujet.